En panne d’inspiration depuis maintenant 7 matchs, les avants-centres de l’équipe nationale du Sénégal peinent à trouver la mire. La dernière réalisation d’un numéro 9 avec les Lions remonte en novembre 2019. Au delà de leurs performances séduisantes contre la Zambie et le Cap Vert, l’inefficacité des attaquants de pointe d’Aliou Cissé reste inquiétante.
On sent toujours une grosse envie de la part des numéros sénégalais qui veulent marquer mais le problème se situe au niveau du système mis en place par le coach. C’est au moins l’avis de Cheikh Oumar Aidara. Interrogé sur la question par wiwsport sur l’inefficace des numéros 9, notre consultant pense qu’Aliou Cissé mise sur ce prototype de joueur pour stabiliser les défenseurs en face. « Nous jouons contre des blocs bas en Afrique et notre jeu est orienté vers des attaques à outrance sur les côtés pour beaucoup plus de mouvement. Les attaquants de pointe sont utilisés pour stabiliser la défense adverse et libérer des espaces, l’objectif étant de tout faire pour mettre à l’aise nos joueurs de poche, notamment Sadio Mané et Ismaila Sarr. »
Finalement le rôle des avants-centres n’est plus de scorer, selon la configuration du coach, mais de faire douter la défense adverse. « En réalité, nos attaquants ne sont pas décisifs depuis plusieurs matchs même s’ils perturbent de très haut le jeu adverse. Ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas des tueurs avérés mais plutôt par ce qu’ils respectent les consignes du coach. Et sur ce schéma basé sur les excentrés, les attaquants bougent peu, donc se créent moins d’occasions. Les solutions viennent des côtés ce qui fait que les rares fois qu’ils marquent ce sont des occasions sur balles arrêtées ou en situation de cafouillage, sinon naturellement le but doit venir de Mané, Sarr ou des milieux de terrain. Il ne faut pas chercher loin, c’est un choix du coach, » explique Cheikh Oumar Aidara.
Tant qu’il y aura des buteurs à leurs places et une possession en leur faveur, l’apathie offensive des attaquants de pointe sénégalais restera anodine. Cependant, face à une formation dangereuse et qui joue sans complexe, le problème va certainement refaire surface. « Quand on joue contre une équipe qui a la possession du ballon, il nous sera difficile de marquer. C’est ce qui explique d’ailleurs les problèmes qu’on a souvent face aux équipes maghrébines qui occupent bien le terrain et empêchent nos excentrés de jouer. Dans ce cas, ce sont les attaquants de pointe qui doivent s’illustrer et c’est souvent problématique pour l’équipe qui doit changer l’orientation du jeu. Ces matchs se terminent souvent par des défaites ou nuls parce qu’on ne marque pas de buts' », remarque Cheikh Oumar.
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